"Tu mérites d'être heureuse", c'est ce que m'a dit mon ex, c'est aussi ce qu'une cops m'a dit il y a quelques jours. C'est plutôt gentil, ça part d'une bonne intention mais ce genre de propos a le don de m'énerver... Parce que ça voudrait dire que la galère, la souffrance, le malheur ça se mérite aussi ? Tu te conduis bien donc tu as le droit à ton pourcentage de bonheur ; et si ce n'est pas le cas, t'inquiète pas un jour ou l'autre la roue tournera et tu paieras pour tes mauvaises actions. C'est un peu manichéen et angélique comme façon de voir...
C'est surtout hypocrite de dire ça, parce que quand tu le dis, quelque part il y a une part de culpabilité de voir que tu t'en sors bien mais pas l'autre alors il faut bien le réconforter en lui disant mais si, toi aussi ça t'arrivera, c'est forcé t'es quelqu'un de bien, tu le mérites !!
Pour reprendre les propos d'une autre cops, j'ai une théorie là-dessus ;-) Je crois qu'il y a des gens qui ne sont pas faits pour être heureux, des gens qui sont incapables de voir ce qu'ils ont ou alors qui sont incapables de saisir leur chance lorsqu'elle leur passe sous le nez... je crois que le bonheur, ça s'apprivoise, ça s'approche à petits pas, ça demande beaucoup de patience et de volonté...
Et je crois fondamentalement que ça n'est pas mon truc, pas assez patiente, pas assez dans le monde, pas assez confiante en moi, pour croire que ça puisse m'arriver. D'ailleurs, je ne cherche pas, j'ai renoncé, je laisse tomber... J'ai cru toucher les étoiles, j'ai saisi ma chance au vol et je me suis ramassée ; je devais le mériter ça aussi, non ? je paie peut-être les pots cassés de mes mauvaises actions dans une vie antérieure ? je n'en sais rien et puis au fond on s'en fout hein ?
ouh la la, moi qui me croyais pessimiste, me voilà battue à plate couture... STOP
RépondreSupprimerFaut juste arrêter de penser, ne plus réfléchir à rien...juste vire sa vie,plus facile à dire qu'à faire j'en conviens aisément.
oui je sais je ne suis pas très optimiste comme fille...
RépondreSupprimerSauf que … Alors oui bien sur, il y a 1001 façons de s’interdire le droit au bonheur, le droit a l’amour. En se disant que cela n’est pas fait pour soi ... Que l’on paye des mauvaises actions antérieures … Mais NON et NON.
RépondreSupprimerCes interdictions sont du même ressort que le vertige qui te prend lorsque tu es amoureuse. C’est la même sensation mais inversée. Je me suis prise une gamelle dernièrement et je ne m’y attendais pas, vraiment pas. Et je m’aperçois que le vertige du néant et du vide est proportionnel à l’affection que je pouvais ressentir pour cette femme qui partageait ma vie. C’est un de mes premiers points essentiels « positifs ». Il y en a d’autres aussi et souvent se sont les Autres d’ailleurs. Bref, cela veut dire que j’ai été capable de ca. D’aimer. Et si je le fut une fois alors je pense que je pourrais l’être encore. Et toi aussi.
Il n’y a pas de destin. Ni de providence. Nous sommes libres. Libres de nos choix et nos vies. C’est un principe fondamental. En tout les cas cela l’est pour moi. Il ne s’agit pas non plus de chance. Il s’agit juste de regarder devant soi avec confiance. Cette sensation de ne pas savoir « bien aimer », de ne pas être patiente, de ne pas « savoir vivre comme les autres » est fausse. Souvent. Très souvent. Bien au contraire. Alors oui d’une certaine façon on s’en fout. Juste Etre est suffisant.
Même si le cœur est déchiré, même si l’âme ne vaut pas bien mieux, au fond de nous il reste toujours cette forme de lumière, d’évidence et d’écho qui attend d’être répondu. Qui le sera forcement.
PS pour moi-même : Penser à me souvenir de ce que je viens d’écrire et l’appliquer a moi. ;-)
J'aime l'intervention de Sophie qui me parle beaucoup :-)
RépondreSupprimerJe complèterai en disant que le coup de l'ex qui dit qu'on mérite d'être heureuse, c'est sûr que ça fait bizarre parce que c'est avec elle qu'on aurait aimé l'être, heureuse !! C'est des bourriques quand-même quand elles s'y mettent. ;o)
Bon, partant du constat qu'avec elle ce n'est plus possible... est-ce qu'une personne peut être si exceptionnelle que c'était elle la seule et l'unique ayant le pouvoir de nous rendre heureuse ?! Les filles, on répond en coeur, et là on dit "non" !!!!!
Certainement pas.
Pour moi, le bonheur c'est comme quand on se glisse dans les draps de son lit (sans arrière pensée aucune mesdames, ceci est une métaphore des plus pures!! lol) : on début on a froid, et puis ensuite on s'habitue, la châleur vient, on se pelotone, et tout devient confortable... jusqu'au matin où il faut s'en arracher. Le matin c'est difficile, mais le soir finit toujours par arriver, ineluctablement, parce que le temps passe, selon l'ordre des choses.
C'est le matin, là, Marie, et que tu le veuilles ou non la nuit arrive toujours. ;-)
@ Sophie : "il nous reste toujours cette forme de lumière, d'évidence et d'echo qui attend d'être répondu. Qui le sera forcément." C'est joli, c'est bien dit et je comprends que ça parle mais... Ce qui est ancré en moi, ce n'est pas cette lumière mais une peur indiscible et la croyance profonde que le train est passé et que je suis en stand-by sur le quai d'une gare désaffectée...
RépondreSupprimer@ Blue Green : je ne sais pas d'où tu sors tes métaphores mais celle-ci m'a bien fait rire ;-) Je te répondrai donc que je me situe au moment du solstice d'été 78°N là où se produit le soleil de minuit ;-)
Les théories c'est formidable!
RépondreSupprimerWah!
RépondreSupprimerJ'adore ce post Marie! tellement tes mots ont déjà résonnés maintes fois dans ma tête. C'est Liop qui dit que t'es exactement le complémentaire de mon blog
J'adore aussi la réponse de Sophie, parce que cette lumière là, je la connais bien pour savoir que plus elle s'éteint, plus elle rejaillit encore plus forte, toujours.
Et puis j'adore l'humour de Blue&Green pour relativiser et offrir des sourires... dès le réveil!
C'est drôle parce qu'on dirait un débat intérieur entre mes différents moi <:o))) Enfin du coup je n'ai pas grand chose à rajouter... ah si! Je sais! Tu fais quoi le samedi 19 décembre à 19h? Ca te dirait d'aller boire un coup avec moi et ton cynisme?
Aller, je vais donner mon avis (mouahahaha que j'aime ça)...Hum, donc pour ce qui est du "Tu mérites d'être heureuse" dit dans ce contexte là, ça m'énèrve également et là je te rejoins Marie, car c'est comlplètement faux-cul. Une façon comme tu le dis de se déculpabiliser. Une phrase à deux balles. Que j'ai malheureusement déjà employé pour réconforter des amis et là c'était sincère.... Mais qu'une personne dise ça à son ex, ça n'a pas le même sens du tout. Enfin à mon avis. Après, sur le bonheur, c'est compliqué. Je croîs que certaines personnes ont plus de mal que d'autres à accéder au bonheur pour des tas de raisons, le vécu, la personnalité... Mais je croîs aussi que parfois, il faut savoir se contenter de choses simples, de bonheurs simples car finalement on ne peut pas être toujours heureux ou alors c'est qu'on est idiot.
RépondreSupprimer@ l'Elfe : faudra que je demande à Liop de m'expliquer mais ceci dit je suis ravie de voir que mes propos résonnent chez d'autres... Non pas que je veuille faire du prosélytisme parce qu'au fond, je crois que j'aimerais penser différemment ; mais c'est rassurant de voir que mon cynisme puisse être partagé.
RépondreSupprimer@ Asyouare : je n'ai pas la soluce, je ne sais pas pourquoi je pense ainsi, ni pourquoi ce qui semble simple à la plupart me semble si compliqué à moi...
En fait c'est comme si t'écrivais tout haut mon côté sombre de la force... C'est assez... étonnant! Ce foutu "tu mérites mieux" ou d'être heureuse ou gningningnin, ça me parle! On me l'a dit souvent en fait...
RépondreSupprimerMais à chaque fois différement, ce qui fait que y'a des "tu mérites" qui m'ont profondément blessée comme d'autres qui me portent haut aujourd'hui.
J'pense que c'est comme tout, ça dépend comment c'est dit et puis ça dépend qui le dit aussi.
Les honneurs appartiennent au mérite, pas le bonheur. Je n'ai pas de recettes ou de formules magiques, mais pour moi, le bonheur, c'est un peu comme le sang dans nos veines, l'air dans nos poumons, on ne se rend pas compte de sa présence et pourtant, il est là, partout autour de soi, à petites goulées, à légers battements ou avec effervescence. Mais toujours bien présent, c'est mon intime conviction.
RépondreSupprimerC'est une jolie intime conviction alors ;-)
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